Santé

Québec songe à interdire la malbouffe près des écoles

QUÉBEC — Québec envisage d’interdire l’ouverture de restaurants-minute à proximité des écoles, mais il écarte l’idée de taxer la malbouffe.

La ministre des Services sociaux, Lucie Charlebois, a brièvement fait part de ses intentions, hier, à la suite du dépôt d’un rapport du commissaire au développement durable à l’Assemblée nationale, Jean Cinq-Mars.

Il conclut que le ministère de la Santé et des Services sociaux « n’a pas assumé le leadership qui s’impose pour la promotion de la saine alimentation ». Il n’a mis en place ni un cadre de gestion efficace, ni des orientations claires, ni des cibles précises. « Il n’est donc pas en mesure de déterminer si les interventions réalisées au Québec permettent l’adoption de meilleures habitudes alimentaires. »

1,5 milliard

Coûts liés à l’embonpoint et l’obésité en 2011, selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ)

24 %

Proportion des jeunes qui accusent un excès de poids. C’est 59,7 % pour l’ensemble de la population (27 % d’obésité ; 33 % d’embonpoint)

Source : INSPQ

Ce rapport suggère entre autres à Québec d’envisager de taxer la malbouffe pour inciter la population à adopter de meilleures habitudes alimentaires, comme cela se fait en France, en Finlande et en Hongrie.

« Si vous me demandez si on est dans l’ère de la taxation, je pense qu’on réfléchit plutôt à d’autres solutions que de taxer davantage les Québécois en ce moment comme gouvernement. […] Pour l’instant, ce n’est pas dans mes réflexions », a affirmé Lucie Charlebois.

Au cours des derniers mois, des sources au gouvernement avaient évoqué à La Presse l’idée d’une surtaxe touchant les eaux gazeuses sucrées. Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, avait entrouvert la porte à cette idée en novembre dernier. Le projet de taxer la malbouffe traîne depuis des années au ministère des Finances.

ZONAGE À L’ÉTUDE

Dans son rapport, le commissaire Jean Cinq-Mars souligne également que la présence de restaurants-minute à proximité des écoles pose problème. « Elle réduit l’efficacité des mesures mises en place pour répondre à l’objectif énoncé dans la politique-cadre Pour un virage santé à l’école » du ministère de l’Éducation.

Cette politique vise entre autres à sortir la malbouffe des écoles. « La malbouffe autour des écoles contribue à la consommation par les jeunes d’aliments à faible valeur nutritive. Bien que les municipalités puissent appliquer des règlements de zonage afin de limiter la présence de certains types de commerces autour des écoles, très peu sont intervenues en ce sens. Cela n’est certainement pas étranger au fait que le gouvernement ne s’est pas encore doté d’orientations précises pour faire en sorte que les municipalités établissent un meilleur environnement alimentaire », estime le commissaire.

Lucie Charlebois étudie la possibilité d’établir des règles au sujet du zonage. « Ça fait partie de mes réflexions », a-t-elle dit.

Les quelques municipalités qui ont changé leur zonage sont intervenues pour empêcher l’implantation de nouveaux établissements. Les restaurants existants peuvent bénéficier de droits acquis et donc rester ouverts.

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